02 décembre 2023

Jean Louis ROMAN ROBERT (1785 - 1826)

                     Parfois, le chemin pour retrouver des informations sur certains de nos ancêtres s'apparente à un véritable jeu de piste. Ce fut le cas concernant la vie de Jean "Louis" ROMAN ROBERT, qui bien que décédé à 40 ans eut une vie très riche en événements. Né à Valence (26), marié à Lyon, il eut quatre enfants à Bourgoin Jailleu (38) et mourut à Lyon (69) !

 La reconstitution de sa vie fut un travail de longue haleine à cause de beaucoup de non-dits autour de sa naissance ajouté au fait que les archives de Valence n'étaient pas en ligne, . C'est d'ailleurs grâce à une bénévole que j'ai eu connaissance de ce secret et je l'en remercie bien car elle a dû se rendre plusieurs fois aux archives pour m'aider à découvrir qui était ce fameux Louis ROBERT !

Ayant cherché à remonter la branche ROBERT de ma généalogie branche maternelle, voici ce que je connaissais :

Jean "Louis" Roman Robert s'était marié à Lyon en 1812 avec Anne Tavernier. Il était aubergiste à Bourgoin (38) où ils eurent quatre enfants : Marie, Eugénie, Léonard et Honoré dont je descends. J'ai donc recherché son acte de mariage que voici :

Acte de mariage -  AM de Lyon en ligne (mairie unique) - Acte 530 - vues  225 et 226 / 350

Acte 530

Le premier août mil huit cent douze, à onze heures du matin, par devant nous maire de la Ville de Lyon, ont comparu Sieur Jean Louis ROBERT, né à Valence, département de la Drôme, le deux mail mil sept cent quatre vingt cinq, aubergiste demeurant au dit Valence, fils majeur et adoptif de Sieur François ROBERT, négociant demeurant en la même ville et de dame Jeanne Marie Gabrielle Françoise Charlotte DANIER, sa mère, veuve en première noces de Pierre Apollinaire ROMAN, son père naturel et épouse en secondes noces du dit François ROBERT, du consentement desquels il procède,
        Et demoiselle Anne Claudine TAVERNIER, née à Lyon, le dix-neuf février mil sept cent quatre-vingt-treize ; demeurant avec ses père et mère Place Bonaparte, fille mineure et légitime au Sieur Jean Baptiste TAVERNIER, hôtelier et de dame Marie FICHET, du consentement desquels elle procède.
        Lesquels nous ont requis de procéder à la célébration de leur mariage dont les publications ont été faites à Lyon, les dimanches dix-neuf et vingt-six juillet dernier et à Valence les douze et dix-neuf du même mois, sans qu'il soit intervenu aucune opposition
        Vu les actes de naissance des futurs époux et l'acte d'adoption du futur passé à la mairie de Valence, le vingt-cinq nivôse an neuf de la République ; le certificat des publications faites en la dite ville, délivré par monsieur le Maire, le vingt juillet dernier, desquels actes en due forme, il a été donné lecture ainsi que du chapitre six du code-civil, titre cinq, du mariage.
        Faisant droit à la réquisition des comparants, nous leur avons demandé s'ils veulent se prendre pour époux, d'après leurs réponses affirmatives, nous prononçons au nom de la loi que les dits Sieur Jean Louis ROMAN ROBERT, et demoiselle Anne Claudine TAVERNIER sont unis par le mariage; Dont acte a été pasé et lu en présence du père par adoption de l'époux, du père de l'épouse, de Sieur Guillaume RANDU, coursier, demeurant à la Guillotière, Nicolas BARRE, sellier, place des Terreaux, Jacques FICHET, même état, rue neuve des Capucins, et de François EYNARD, traiteur, place Bonaparte ; Témoins majeurs, lesquels ainsi que les époux et leurs pères ont signé avec nous . ./. Roman ./. le renvoi approuvé ./.

                                                                                                  Robert                                   Anna Tavernier
                              Robert cadet                                            Tavernier
                                                                Randu                                  Barre                                       Condamine
                                      Fichet                             Eynard
                         Vve MA????                                                                Romand née Dumoulin
                                       Jenny Tavernier                        Jn Finet  


Dès le départ, "Roman" m'a interpellé. Était-ce un prénom, un nom ?
J'ai eu la réponse dans cet acte, qui indiquait d'une part qu'il était né à Valence (26) et d'autre part, que nous ne descendions pas des ROBERT mais des ROMAN / ROMAND. 

Ah, une adoption ! Trop bien ! C'était une première concernant mes ancêtres ! 

Mais grosse déception ensuite car je n'avais pas l'occasion d'aller faire des recherches à Valence. Ainsi, pendant des années, je me suis occupée des autres branches familiales, laissant le "cas" Roman Robert de côté.

Puis, un beau jour, je découvre sur le site ??? l'existence des bénévoles... et me dit que c'est l'occasion inespérée d'en savoir davantage sur Louis ROBERT. Et je ne suis pas déçue car j'en apprends bien au-delà de ce que j'attendais ! 

En effet, alors que son acte de mariage indique qu'il est né le 2 mai 1785 à Valence, on ne le trouve ni sur les tables ni dans le registre ! Bizarre...  d'autant plus que la  bénévole le rechercha sur toutes les paroisses de la ville, sans succès.

Elle rechercha alors l'acte d'adoption du futur passé à la mairie de Valence, le vingt-cinq nivôse an neuf de la République (15/01/1801), cité dans l'acte de mariage et là, ses recherches furent couronnées de succès. Non seulement, elle m'apprit où chercher l'acte de baptême mais également que sa naissance avait été un événement traumatisant pour sa mère et qui sera sujet à un secret de famille pour les générations futures. Voici donc la transcription de ce fameux acte d'adoption qui révèle beaucoup de non-dits.

acte d'adoption


AD Ardèche en ligne - TOULAUD (04) - Acte du 05/05/1785 -  vue 104 / 293


Suite à la lecture de son acte de mariage, je pensais que Jean "Louis" descendait d'une famille bourgeoise de par sa mère (au vu du nombre de prénoms). Là encore, .. son père était menuisier à Valence ! Comme quoi, les apparences sont trompeuses.



ROMAND Pierre Joseph x FLEUR Marie Catherine
ROMAN "Pierre" Apollinaire x DANIER "Jeanne" Marie Gabrielle Françoise Charlotte
ROMAN ROBERT Jean "Louis" x TAVERNIER "Anne" Claudine
ROBERT PIerre Joseph "Honoré" x MORISSE Claudine
ROBERT Jeanne "Marie" x BOUVY "Paul" Marie Joseph
BOUVY "Edmond" Marie Claudius x CARRABIN "Marie Josephte" Adrienne
ma mère
moi

Recherches effectuées entre le 31/01/2010 et le 24/02/2010 sur Valence par Mme Jacqueline SERIGNAT, bénévole, que je remercie vivement.





08 septembre 2019

Scrapbooking et généalogie

Voici quelques pages de scrap réalisées  entre 2005 et 2007. Les dates sont approximatives.









 















27 janvier 2016

Une mariée dotée de 300 livres en l'honneur de la naissance de "Mousseline"

Une simple recherche dans Geneanet mène parfois à des découvertes surprenantes !

Après 8 ans de mariage, le 19 décembre 1778, Marie-Antoinette donne naissance à la princesse Marie Thérèse Charlotte, nommée "Madame Royale" ou plus affectueusement "Mousseline" par sa mère. Elle est baptisée le jour-même dans la chapelle du château de Versailles et même si les festivités prévus pour la naissance d'un prince sont revues à la baisse (Eh oui, ce n'est qu'une fille et non l'héritier tant attendu qui est née.), sa naissance donne lieu à des festivités et un Te Deum est chanté dans toutes les villes du royaume.
Source gallica.bnf.fr
 A Valence, " le 10 janvier 1779 il y eut un Te Deum chanté à la cathédrale [...] et au sortir de
Cathédrale St Apollinaire (Photo perso 01/01/2016)
l'église M. de Gailhard, président  au présidial, M. de Castéras, maire, MM. de Marquet, Dauphin, Berger et Blachette mirent sur la place aux Clercs le feu à un bucher orné d'emblèmes [...]".
Place des Clercs et cathédrale St Apollinaire (Photo perso 01/01/2016)
 Ce jour-là, "le corps municipal assemblé délibéra que l'on marieroit une fille qui fût accompagnée de la vertu, à laquelle on donneroit pour dot 300 livres. Mgr de Grave s'offrit à en doter une autre de pareille somme et M. Gailhard, président, voulut les habiller toutes les deux. Le jour des épousailles fut fixé au lundi gras, 14 février 1779, et on choisit à cet effet parmi les concurrentes, qui étoient en grand nombre, la fille du second mariage d'Etienne Liotard, cordonnier, pour la paroisse Saint Jean, et celle de la veuve Malossanne, cordière pour Saint Apollinaire. [...] Elles étaient habillées en corset et jupon de popeline bleue, la coiffure assortissant, et la cérémonie se fit avec toute la pompe et magnificience possibles dans la chapelle des Pénitents et dans l'ordre suivant :
M. Gailhard se rendit à l'hôtel de ville avec les époux et toute leur parenté et convives des deux parts, chacun avec des rubans couleur de rose, douze sergents de quartier ou caporaux, la pertuisane sur le cou, ayant aussi des rubans.
A la sortie, quatre grenadiers ouvroient la marche, étant suivis des époux, l'un à droitre, l'autre à gauche, ensuite les parents et convives, chacun de leur côté, ensuite deux huissiers en robe précédant M. Gailhard, président, en robe rouge, après les deux valets de ville en manteau, précédaient M. Les échevins et maire, escortés des sergents de quartier en file, dont trois fermoient la marche.
Dans cet ordre, ils arrivèrent à l'évêché, où se trouvèrent deux notaires, qui étoient MM. Mésangère aîné, gradué, et Bouvier, greffier de la commission, lesquels reçurent chacun le contrat des parties, qui avoient été annoncées la veille sur promesse privée. Après ces actes faits, ils sortirent pour aller à la chapelle, où étoit un détachement de grenadiers de Béarn, ayant aussi des livrées à leurs bonnets et des sentinelles aux portes pour empêcher l'affluence du monde, ne laissant entrer que ceux à qui on ne pouvoit refuser.
Devant le maître-autel étoient de droite et de gauche deux prie-Dieu couverts de tapis, avec des chaises pour les époux ; à droite, plus haut, étoit celui de Monseigneur et du même côté étoit le banc de M. le président et de MM. Les maire et échevins, couvert d'un tapis aux armes de la ville ; enfin, toute la chapelle illuminée en bougies. Ils entrèrent au son des fanfares et l'on avoit réservé tout un côté pour les parents et convives. Monseigneur s'y rendit par sa galerie, accompagné des maîtres des cérémonies et des autres officiers de la confrérie.
Après sa préparation à la messe, il monta sur le marche-pied de l'autel et les époux quittant leurs places vinrent s'agenouiller devant lui. MM. Les maire et échevins vinrent se mettre avec des fauteuils au bas de l'autel et là Monseigneur fit une exhortation des plus touchantes et des plus pathétiques aux époux, leur faisant voir que c'étoient leurs vertus qui les avoient conduits au pied de cet autel, les exhorta à persévérer et leur fit sentir que les nœuds sacrés qui les alloient unir étoient des motifs pour s'aimer, s'aider mutuellement à entretenir la paix et l'union dans leur maison, et élever leurs enfants dans la crainte de Dieu. Il les sollicita aussi à prier pour le roi, la reine, la famille royale, MM. les maire, échevins et corps municipal, enfin pour lui, afin que Dieu lui accorde les secours pour bien gouverner le troupeau qu lui étoit confié. Ensuite, il les épousa, après quoi il dit une messe basse, pendant laquelle la musique ne cessa de jouer, et il termina en entonnant le Te Deum, dont la musique faisoit un verset.
 Après, M. le maire prit une épouse par la main, M. Dauphin l'autre et les conduisirent, accompagnées de leurs parents et des convives, à l'évêché, où, après avoir fait leurs remercîments à Monseigneur, elles furent placées à une table de plus de soixante couverts, dressée dans la galerie et servie aussi élégamment que délicatement, les pertuisaniers étant autour, ainsi que toute la noblesse, dames et messieurs de la ville de la ville, qui s'empressèrent aussi bien que l'évêque à les servir. Des santées furent portées au roi, à la reine, [...] et aux dames qui les honoroient de leur présence. Les épouses étoient chacune à un bout de la table, sur un fauteuil, avec une soupe distinguée. 
Lorsqu'ils eurent bien avancé le dîner, MM. les président, maire et échevins, avec beaucoup de noblesse invitée, se rendirent avec Monseigneur à une table de plus de 30 couverts et tout e détachement de grenadiers, pertuisaniers et musique à une autre, et c'étoit plaisir de voir comme la bravoure de ces guerriers étoit accompagnée de l'appétit et comme le vin couloit. Les santés furent réitérées avec une joie plus éclatante, et au sortir de la table, ils furent tous prendre les époux, avec leurs parents et convives, et les escortèrent avec la musique en tête et dans le même ordre qu'ils étoient venus, à l'hôtel de ville. Là, on commença un bal, qui dura jusqu'à 10 heures du soir, où le vin ne fut point épargné et où tout le peuple vint. Au sortir de là, on fut se coucher et le lendemain, MM. les maire et échevins, précédés des vélets de la ville, furent faire visite aux époux.
Ainsi finit cette fête, aussi mémorable que glorieuse pour notre ville [...]."

     Extrait des Annales de Michel FOREST, Bulletin d'archéologie et de statistique de la Drôme, Valence. 1866

Quelle ne fut pas ma joie de découvrir ce texte relatant le mariage extraordinaire de la nièce
d'une de mes ancêtres, auquel celle-ci a certainement participé, son mari ayant signé l'acte de mariage. C'est donc un document d'autant plus exceptionnel, qui trouve place dans ma généalogie, que la branche étudiée n'était ni noble ni bourgeoise.

 Il m'a également fait découvrir le parcours de cette princesse qui fut arrêtée en même temps que ses parents et vécu plusieurs années emprisonnée dans la tour du Temple d'où son surnom d' "Orpheline du Temple". Elle fut la seule survivante de la famille royale après la Révolution française et fut donc un symbole pour les royalistes.
Donjon du Temple vers 1795 - Musée Carnavalet
Marianne LIOTARD était donc la fille d'Etienne LIOTARD, cordonnier de la paroisse St Jean, à Valence et de sa deuxième femme, Anne VINAY (x 09/09/1751 à Valence (St Jean). 
Etienne LIOTARD était le fils d'un maître d'école d'où le fait qu'il savait signer.
 
Signature d'Etienne LIOTARD en 1749

Et voici  l'acte de mariage de Marianne LIOTARD et de Jacques RAMBAUD, daté du 15/02/1779 (et non du 14 comme indiqué dans le texte précédant).

AD 26 - VALENCE (St Jean) 1778 - 1784  : Acte vue 53 / 281

18 septembre 2015

V comme ... Vipère

                   Comme je trouve la forme ABCdaire très pratique pour publier les actes sortant de l'ordinaire que je rencontre lors de mes recherches, j'ai décidé de poursuivre celui-ci tout au long de mes trouvailles. Aujourd'hui, voici l'acte de décès d'une jeune fille mordue par une vipère.

               C'est durant l'été 1751 - été caniculaire me signale Hérédis - à St Julien, petite commune dominée par un superbe château, située juste derrière l'étang de Ry, à quelques km de Crémieu que se déroule le drame.

Château de St Julien (38)
 
                   Claudine MERMET, orpheline d'une vingtaine d'années, domestique chez le fermier de la Grange de St Julien se fait piquer par une vipère et en meurt. 

               Je me suis demandée quelle chance de s'en sortir elle avait en faisant des recherches et là, surprise ! J'apprends en lisant différents articles dont celui-ci, que seul 1 piqûre sur 5 entraîne un décès. En effet, souvent, la vipère dérangée (rappelons qu'elle n'attaque pas l'homme spontanément car il  n'est pas une proie pour elle) pique sans venin (piqûre blanche) et à moins d'une réaction allergique, même dans un cas plus grave (il existe 5 degrés de morsures), on meurt rarement de suite d'une morsure de vipère. Ce petit article m'aura permis d'apprendre comment réagir à une piqûre de serpent : ne pas paniquer, ne jamais faire de garrot mais s'allonger et utiliser le jus de feuilles de bardane et de plantain sur la morsure en attendant les secours.
            
Siccieu-StJulien (38) : 1751 - vue 28
 "Claudine Mermet, fille légitime d'Antoine Mermet et de Marguerite Brissaud, orpheline et native de la paroisse de Courtenay, étant domestique chez le fermier de la Grange de St Julien, est morte d'une piqure de vipère, ce 17° août 1751, et a été ensevelie le 18° du dit , dans le cimetière, âgée d'environ 20 ans, après avoir reçue les saints sacrement. Présents : son frère et sa soeur Mermet, habitants à Optevoz, Antoine et M.. Montagnon habitants de St Julien illiterés. Par moy Beysson, Curé de St Julien"

                 Si l'un ou l'une d'entre vous, passionné(e) de plantes comme moi, connaît un livre concernant le traitement des piqûres de serpent, merci de m'indiquer les références.

31 décembre 2014

"52 Ancestors : #1 - Marius GUILLERMET


Marius Alphonse GUILLERMET 

1868 (Outriaz 01) - 1939 (Lyon 7°)

Je n'ai découvert que récemment la vie de mon arrière-grand-père paternel, Marius. J'avais entendu dire qu'il avait eu la jambe esquintée  par son cheval à l'armée et qu'il s'était installé à Lyon, ne pouvant plus assumer les travaux des champs à la ferme familiale à Outriaz, ferme qui fut donc reprise par son jeune frère Elie.

Voici donc l'histoire de Marius...

                    Jean Marie "Grégoire" GUILLERMET (1826 - 1899), père de Marius, perd sa première femme, Claudine Larçon, âgée de 38 ans, le 2 mai 1863. ll se retrouve donc seul avec quatre des six enfants qu'ils ont eu ensemble (deux étaient décédés bébés) : Marie Françoise Adelphine (13 ans), "Louis" François (10 ans), "Eugène" Adolphe (6 ans) et Marie Estelle (2 ans). 

                    Grégoire se remarie un an après le décès de sa première épouse, le 14 mai 1864, à 38 ans, avec Joséphine ROCHAIX (32 ans). 

                     Le 29 décembre 1865, naît Marie "Emma". Le 30 janvier 1867, naît le second enfant de Grégoire et Joséphine : François Elie.
      
                Le 10 décembre 1868, à 13h, Grégoire GUILLERMET, 42 ans, se présente à la mairie de Lantenay pour déclarer la naissance de son neuvième enfant, Marius Alphonse, né à 5h du matin.

                    Il est accompagné de César BERTRAND, 49 ans et de Louis François EXPERT, 37 ans, tous deux cultivateurs comme lui, à Outriaz, hameau de Lantenay.

Acte de naissance de Marius Alphonse GUILLERMET, le 10/12/1868
Archives Départementales de l'Ain en ligne
                 
                   Alors que Marius n'a que 6 mois, François Elie meurt, âgé de deux ans. Il a un an et demi lorsque naît sa soeur "Noémie" Alphonsine.


                 Le 18 juin 1873, Marius, âgé de 4 ans et demi, perd sa demi-sœur Marie Estelle, âgée de 12 ans. La même année, Louis, son frère aîné participe au tirage au sort du recrutement militaire (Registre matricule Belley 1873) et tire le n° 10. Pas de chance ! Il est bon pour le service et est affecté au 98° régiment de ligne.
             
                  L'été suivant est plus gai : sa demi-soeur Marie Françoise Adelphine, se marie à Outriaz, le 1° juillet 1874 avec un jeune de 26 ans originaire d'Hotonnes : Joseph MARTINOD, employé aux chemins de fer PLM et résidant à Cerdon.

           En 1875, alors qu'il n'a que 6 ans, Marius perd successivement, le 22 février, son demi-frère Eugène, âgé de 17 ans et le 27 avril, sa petite sœur Noémie, âgée de 4 ans.

Son grand-frère Louis, part  le 6 janvier 1875 comme appelé à l'activité. Il arrive au corps le 8 du dit, immatriculé sous le n° 11311. Il est nommé caporal le 19/11/1875.

          Le 30 novembre 1876, à dix heures du matin, sa soeur Marie Françoise Adelphine (26 ans), ménagère à Genève, meurt chez ses parents. Dix jours plus tard, Marius a 8 ans.

              Fin 1876, Grégoire (50 ans) et Josephine (45 ans) vivent désormais avec les quatre enfants survivants sur les onze nés des deux unions de leur père : Louis (23 ans), à l'armée, Emma (11 ans), Marius (8 ans) et Elie (3 ans). 

                Louis est nommé caporal conducteur des équipages le 10/11/1876.

               Le 30 juillet 1877, Louis François GUILLAUMOT, curé de Brénod, meurt. Il est âgé de 69 ans.  Louis, passe  sergent le 09/10/1877.

Louis est envoyé en congé le 13/08/1878 en attendant son passage dans le réseau de l'Armée active. Certificat de bonne conduite accordé. Est-il déjà domestique à Leyrieu ou Marius a-t-il la joie de voir son grand-frère arriver à la ferme d'Outriaz ? Malheureusement, les recensements en ligne commencent en 1896, ce qui ne nous permet pas d'avoir une réponse à cette question.

                Deux jours après Noël 1879, Louis, 26 ans, domestique à Ste Marie de Tortaz, à Leyrieu (38), se marie avec Félicité THOLLON, âgée de 22 ans. Marius a 11 ans. Toute la famille est-elle allée au mariage de Louis ? Bien qu'il ne soit pas cité comme témoin, Grégoire était présent à la noce, sa signature figurant en bas  de l'acte, à gauche de celle de son fils Louis.


A gauche, signature de Grégoire et à droite, celle de son fils Louis.

D'après le registre matricule, on sait que Louis mesure 1,66 m, qu'il est blond aux yeux bleus, a le front bombé, le menton plat et le visage plein. Il est instruit (sait lire, écrire et compter). Bref, tout pour plaire à Félicité !


             Louis passe  à la subdivision de Bourgoin par changement de domicile le 04/05/1880 et accompli différentes périodes d'instruction militaires : 
une période d'instruction au 140° de ligne du 21/08 au 17/09/1880.
C'est le moment que choisit son fils Benoît "Eugène" pour naître. Marius, 11 ans 1/2, devient oncle le 11 septembre 1880.


une période d'instruction au 140° de ligne du 23/08 au 19/09/1882.
une période d'instruction a 106° gal (?) du 19 au 31/05/1884.

               En 1888, Marius participe au tirage au sort du recrutement militaire pour le canton de Brénod (Registre matricule Belley 1888). Il tire le n° 40 et est bon pour le service. Comme son frère Louis, il est instruit. Il est affecté au 10° régiment de chasseurs mais c'est au  11°  régiment de chasseurs qu'il est  appelé le 11 novembre 1889 où il arrive le 12. 
On apprend alors que Marius mesure 1,64 m, a les cheveux et sourcils châtains, les yeux châtains, un front ordinaire, le nez moyen, la bouche moyenne, le menton rond et le visage ovale, bref, qu'il ne ressemble pas du tout à son demi-frère Louis, blond aux yeux bleus !

           Il est visiblement sur Vesoul car c'est dans cette ville qu'il est réformé N°1 par la commission spéciale de réforme de Vesoul dans sa séance du 8 septembre 1892 pour osséo-périosite du tibia gauche avec fissule siégeant à la face interne de l'os à son tiers supérieur : épaississement notable du tibia, attrophie du membre de deux centimètres, semi ankylose du coud du pied : marche difficile et douloureuse.  Cela confirme bien ce qui s'était transmis oralement dans la famille. Marius sera maintenu réformé par le conseil de révision du Rhône le 12 décembre 1914 (décret du 17 décembre 1914) et définitivement libéré du service militaire.

            Il rentre donc à Outriaz (01), chez ses parents,  à la fin de l'année 1892. L'année suivante, c'est au tour de son jeune frère Elie de tirer le n° 28 lors du recrutement militaire du canton de Brénod (Registre matricule Belley 1993). Il mesure 1,72 m, a les cheveux et sourcils noirs, les yeux noirs, un front ordinaire, le nez moyen, la bouche moyenne, le menton rond et le visage ovale. Il ressemble donc plus à Marius qu'à Louis.
 Comme ses frères, il est instruit et a un degré "exercé" en instruction militaire. Est-ce son frère Louis qui l'a instruit ? Il est affecté au  133° régiment d'infanterie. Il est incorporé au 133° Régiment d'infanterie à compter du 13 novembre 1894, envoyé au corps le dit jour sous le N° Matricule H663. Il est mis en disponibilité  le 20 novembre 1895 en attendant son passage dans la réserve de l'armée active qui aura lieu le 1° novembre 1897. On lui accorde un certificat de bonne conduite.

                     En 1896, Marius, 27 ans,  vit toujours à la ferme familiale avec son père Grégoire 70 ans, sa mère Joséphine, 63 ans, sa sœur Emma, 30 ans, et son jeune frère Elie âgé de 22 ans, tous cultivateurs. Sa blessure l'handicapant pour les travaux des champs, il lui faut songer à une autre voie professionnelle. 

                     Son oncle maternel, Alphonse ROCHAIX est alors tisseur à Lyon où il s'est marié en 1870. Marius a donc des cousins lyonnais, légèrement plus jeunes que lui : Henri, François, Jean Alphonse, Étienne et Henriette. C'est donc chez cet oncle qu'on retrouve sa trace en 1899, un an après le décès de son père Grégoire.. Alphonse, 62 ans, vient d'emménager dans cet appartement après avoir logé dans six autres appartements auparavant, tous dans le 6° arrondissement. On peut noter que tous les immeubles dans lesquels la famille ROCHAIX  a habité ont été rasés.



Adresses successives d'Alphonse ROCHAIX, à Lyon 6°
avant 9 août 1870
126 rue de Sèze 33 ans
5 octobre 1872
120 rue Cuvier 35 ans
8 juin 1874
41 bis rue Masséna 37 ans
14 mars 1877
65 rue Bossuet 40 ans
10 mai 1886
87 rue Bossuet 49 ans
5 mars 1898
49 rue Pierre Corneille 61 ans
NB : A cette date,  Henri et Francisque habitent
61 rue Garibaldi où Marius va vivre en 1899.

                    En 1898, ses cousins Henri et François, qui vivent encore chez leurs parents où Marius emménage entre 1896 et 1899,  sont alors tous deux employés de commerce et c'est donc ce métier que Marius adoptera dans un premier temps.

                        A Lyon, Marius, 30 ans, a fait la connaissance d'une jeune employée de commerce, âgée de 23 ans, Marie Louise GAUDIN. Celle-ci vit seule avec son père, veuf depuis 1897. Ses deux soeurs, Louise et Colombe, se sont mariées respectivement en 1892 et 1895.

                     La publication des bans de leur mariage a lieu les 15 et 22  octobre 1899. Celui-ci semble donc proche mais voilà que Grégoire, le père de Marius, meurt le 31 du même mois. Le mariage est donc repoussé.  Au décès de son père, Elie reprend la ferme familiale à Outriaz où il vivra désormais avec sa mère et sa sœur Emma.

                Le mariage de Marius et Marie Louise aura finalement lieu le 2 décembre de la même année, dans le 6° arrondissement de Lyon. Son frère Louis, 46 ans, propriétaire à Crémieu est présent tandis que sa mère, âgée de 69 ans, est absente. Elle a donné son consentement par acte passé devant un officier d'état-civil à Outriaz. Elie et Emma ne sont pas descendus à Lyon pour leur mariage. 


Le deux décembre mil huit cent quatre-vingt-dix-neuf, à une heure du soir, par devant nous, Lucien VALLY, adjoint  spécialement délégué par Monsieur le Maire de Lyon au sixième arrondissement municipal. se sont présentés 
                                       Monsieur GUILLERMET Marius - Alphonse, employé de commerce, demeurant à Lyon, rue Garibaldi, N° 61, célibataire, né à Lantenay, arrondissement de Nantua (Ain), le dix décembre mil huit cent soixante-huit, fils majeur et légitime de Mr Jean, Marie, Grégoire GUILLERMET, décédé à Outriaz (Ain), le trente octobre dernier, et de Dame Joséphine ROCHAIX, âgée de soixante-neuf ans, propriétaire, demeurant au dit Outriaz, laquelle a donné son consentement au présent mariage par acte passé devant un officier de l'état-civil de la dite commune, le vingt-quatre octobre écoulé enregistré.
                           et Mademoiselle Marie - Louise - Pierrette GAUDIN, employée de commerce, demeurant en la compagnie de son père, à Lyon, rue Dussaussoy, N° 4, célibataire, née en notre arrondissement, le trois juin mil huit cent soixante-seize, fille majeure et légitime de Mr Louis François GAUDIN, âgé de soixante ans, employé à la Caisse d'Epargne, officier d'académie, lequel est ici présent et consentant, et de Dame Magdeleine BROUSSE, décédée en cet arrondissement le dix septembre mil huit cent quatre-vingt-dix-sept .
                                      Les dits futurs époux, procédant comme il est dit ci-dessus, nous ont requis de célébrer le mariage projeté entre eux dont les publications ont été faites sans opposition en notre arrondissement les dimanches quinze et vingt-deux octobre dernier, et, d'après notre interpellation, ils nous ont formellement déclaré avoir passé un contrat reçu Me VACHER, notaire à Lyon, le douze du même mois.

    Faisant droit à leur réquisition, nous avons donné lecture des actes dont la production est exigée par la loi et qui nous ont été remis, ainsi que du chapitre six du Code-civil concernant les droits et devoirs respectifs des époux - Ensuite, nous avons demandé à mr GUILLERMET Marius - Alphonse et à mademoiselle Marie - Louise - Pierrette GAUDIN, s'ils voulaient se prendre mutuellement pour époux, tous deux ayant répondu séparément affirmativement, nous, officier de l'Etat-civil, déclarons au nom de la loi, qu'ils sont unis en mariage -

    Dont acte passé en cette mairie et lu publiquement en présence de m. m. GUILLERMET Louis, quarante-six ans, propriétaire demeurant à Crémieu (Isère), frère de l'époux, ROCHAIX Alphonse, soixante-deux ans, tisseur, rue Garibaldi, 61, à Lyon, oncle de l'époux, BRIERY François, trente-deux ans, comptable, domicilié Place des Terreaux, 1, beau-frère de l'épouse ; et RABATEL Claude,cinquante-trois ans, propriétaire, rue d'Ivry, 37, lesquels, les époux et  le père de l'épouse ont signé avec nous après lecture.
Acte de mariage Marius GUILLERMET et Marie Louise GAUDIN, 
archives municipales de Lyon

Le jeune couple s'installe chez Louis GAUDIN, père de Marie Louise, au 4 rue Dussaussoy, où le 13 novembre 1900, naît leur premier enfant, Edmond, mon grand-père paternel.
 

1901 : Marius posant avec sa femme Marie Louise et leur fils Edmond



Le 22 février 1903, sa sœur Emma, 37 ans, se marie avec Eugène, Jean Baptiste BRUNET., cultivateur célibataire du Tremblay.. Quatre jours plus tard, leur mère Joséphine, 71 ans, meurt. Nous avons la chance d'avoir une photo de celle-ci datant probablement de ces années-là.

Joséphine ROCHAIX sur la fin de sa vie





               Henri, 32 ans, cousin de Marius, dessinateur à la Voiirie municipale de Lyon,  se marie dans le 5° arrdt, avec Eugénie Constance DEPAY, le 11 août 1903.

                 Le 3 avril 1905, c'est au tour d'Elie, 31 ans, frère de Marius, de se marier, à Corcelles (01), avec Delphine SAVARIN,  27 ans. Ils auront six enfants dont Louis, marié à Raymonde, à qui nous rendions visite chaque année au printemps, avec nos parents, après avoir pique-niqué et cueilli des narcisses. La montée du Cerdon est un des souvenirs liés à cette équipée vers Outriaz, notamment l'année où nous y sommes allés avec l'Hotchkiss Grégoire de papa dont le moteur a chauffé. Assis sur le talus,  le long de la route, nous avons dû attendre que celui-ci refroidisse et que papa remplisse d'eau le réservoir avant de pouvoir poursuivre notre voyage (car dans les années 70, s'en était un !).

                    Le 28 novembre 1909, son cousin Etienne, se marie à Aulnay-sous-bois (93), avec Germaine Cécile Marie LECONTE, à l'âge de 32 ans.

                      Entre 1903 et 1910, Marius change de profession. Avec sa femme, ils reprennent un commerce "d'articles de cave", au début du cours de la Liberté, près de la Place du Pont, actuellement, Place Gabriel Péri. Ils durent déménager à nouveau car c'est au 67 cours de la Liberté, un peu plus loin dans la même rue, que naît Fernand, leur second enfant,  le 16 mars 1910.

Vers 1911 - 12 : Edmond et Fernand, les deux enfants de Marius et Marie Louise

                   Juste après la guerre (date à vérifier), Marius et sa famille déménage à nouveau pour s'installer au 5 rue de Bonald, Marius ayant à nouveau changé de métier. En effet, il a monté une affaire de réparation d'articles en laiton pour les hôpitaux et son atelier se trouve dans le même quartier, au 8 rue Jangot. Nous avons retrouvé un objet fabriqué dans cet atelier, estampillé "GUILLERMET CONSTr  8 R. JANGOT LYON". 

                 L'année 1928 est riche en mariages :  En juin 1928,  sa cousine Henriette se marie sur le tard (42 ans) avec Gaston PATEL., à Lyon 6° puis le 17 juillet 1928, c'est son fils Edmond,  27 ans, qui se marie avec Thérèse ESCOFFIER, 25 ans, dans le 4° arrondissement où le couple s'installe 18 rue Raymond.
 

Mariage de Edmond GUILLERMET et Thérèse ESCOFFIER,

 page de Scrapbooking réalisée le 13/08/2007.






              Enfin, en septembre de la même année, c'est son cousin François dit Francisque, qui se marie à Villeurbanne, avec Lucie Jeanne LAETELLIER, à l'âge de 55 ans (Annotations sur AN).

                   
Marius et Marie Louise, photographiés par leur petit-fils Fernand, en 1935, au jardin Raspail à Lyon.